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L'HOMME AUX SUCETTES ...

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Nous étions en voyage de noces. Jamais je n'oublierai ces moments terribles où la suspicion régnait dans l'air, suffocante à l'étranger de passage, lequel devenait de fait, témoin des dysfonctionnements de la navigation aérienne.

 

Déjà, à l'aller, notre avion avait était bloqué pour des questions intrinsèques à la navigation.

 

Les agents et stewards, allaient et venaient comme des mouches affolées, brassant l'air, semblant tous, anxieux et méfiants les uns envers les autres.

 

Soudain, profitant du fait que je venais de lui lâcher la main pour poser mes valises, notre jeune enfant, âgé à peine de deux ans, agile comme le vent et très espiègle, s'est échappé en courant. Le temps que je lâche mes valises à mon mari, l'enfant avait déjà parcouru plusieurs mètres sur le tarmac, se retournant pour voir si je le suivais - dans de grands éclats de rire d'enfant espiègle qui a joué un bon tour à ses jeunes parents.

 

Il avait réussi à se faufiler en raison de sa petite hauteur, sous les barrières métalliques de contrôle des passagers. J'ai dû les contourner avec angoisse, dans un espace-temps étendu à l'infini.

 

Un soldat en armes, au garde-à-vous, le laissait filer en direction de l'avion, impassible. J'ai dû courir sur le tarmac, pour le rattraper.

 

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Sidérée, je me suis résolue à protéger fermement ce petit être plein de vie - lequel ne supportait pas d'être entravé, pas même par les bras aimants de ses parents. Je lui ai installé un système de protection que j'avais hésité à lui poser, par simple répulsion psychologique : une ceinture abdominale spéciale pour enfant, fixée à une cordelette en cuir, elle-même attachée à mon poignet.

 

C'est alors que nous avons été transférés sous garde de l'armée, dans un bus, et sans aucune explication. Aucune réponse ne fut donnée à nos questions. Ces hommes en armes nous faisaient signe de nous taire. L'indication par ces militaires, de monter sans discussion, dans le bus, a même été brutale.

 

Dans le bus, nous sommes restés pendant de nombreuses minutes, debout, les uns serrés contre les autres, tout le contenu humain de l'avion étant « parqué » dans ce bus. Le bus est resté à l'arrêt toutes portes fermées, encerclé de militaires en armes !

 

Aucun passager n'osait parler, de crainte de déranger quelques dieux mauvais qui auraient pu se manifester. L'angoisse était au maximum dans ce bus entouré de militaires armés. J'ai eu cette pensée : « Je comprends maintenant, ce que mon père m'a dit sur les camps de concentration et la façon dont les gens avaient été emmenés de force sur des destinations inconnues. Ce qu'ils ont probablement ressenti ». J'avais la sensation d'être "en situation" de vivre, pendant un temps arrêté et "suspendu", ce qu'ils ont vécu et ressenti.

 

Au bout d'un peu plus d'une heure, debout dans ce bus, nous avons pris l'avion avec un sentiment de libération des ténèbres et désir urgent d'arriver à destination.

 

 

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Au retour de mon séjour en Asie, la situation s'est déroulée de façon encore plus pittoresque.

 

Mon jeune mari avait regagné la France avant moi, au motif de raisons professionnelles impératives. Je rentrais donc seule avec mon tout petit.

 

A bord de l'avion, j'avais fait connaissance avec une femme blonde, la trentaine bien établie, assise sur le siège avant du mien. Nous avions échangé ensemble quelques mots de politesse. Les passagers se trouvaient bloqués, de nouveau, lors de l'escale. Cette fois, nous devions rester dans l'avion qui nous avait amené à Moscou, toutes portes fermées.

 

La compagnie avait à nouveau des problèmes de logistique.

 

Le femme trentenaire blonde nous avait recommandé, à tous, à mi-mots, de ne pas manifester avec de hauts cris, car selon ses avertissements, la prison était dans ce système, une solution rapide lors de situation de contestations…

 

Elle m'a confié être une « passeuse de diamants et pierres précieuses » et avoir déjà expérimenté une garde à vue de ce type, dans les mêmes circonstances que nous vivions présentement, pour avoir râlé trop fort.

 

En revanche, elle m'a dit n'avoir jamais été suspectée ni interpellée au sujet de son activité. Elle a donné des conseils appuyés à ses voisins proches, dont je faisais partie. Au regard du niveau de corruption, à tous les niveaux de cette société, elle a précisé quelle attitude adopter, afin de visiter la ville sans encombres, si nous étions autorisés à y aller. Et comment marchander des « bons » à présenter dans les magasins. Elle nous a expliquer que toutes les publicités en provenance de l'URSS, sur les magasins biens approvisionnés en victuailles, étaient mensongères. Qu’en réalité, les gens faisaient leurs courses avec des bons de nourriture, comme le faisaient les français, pendant la guerre 39/45.

 

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Puis les portes se sont ouvertes et nous avons eu le droit d'aller nous rafraîchir dans les toilettes de l'aéroport.

 

Une passagère de l'avion, journaliste d'un journal français local, du sud de la France, sortait des toilettes de l'aéroport, au moment où je m'y rendais. Elle m'a demandé d'aller voir au-delà du lavabo, par curiosité. Elle ferait un « édito» dans son journal !

 

Ouah ! En effet ! Déjà, la pièce d'accueil des toilettes était surprenante : un lavabo, pas de miroir, un bloc de papier toilette accroché à une ficelle, sur un porte-manteau sur pied, à l'ancienne, en bois.

 

Après m'être rafraîchie, je suis allée aux toilettes. J'ai ouvert une porte, et me suis rendue tout au bout, à l'extrémité, passant devant trois femmes assises sur les cabinets de toilettes, la culotte baissée. Non ! Pas vrai !!! eh bien si !! Pour ma propre intimité et celle de mon enfant, j'étais heureuse d'être allée jusqu'au bout du couloir collectif qui distribuait les box de toilettes, et que ce dernier box soit libre !

 

Cette parenthèse achevée, j'ai rejoint les autres dans l'aéroport. La panique était telle dans les salles de l'aéroport, qu'ils ont décidé de nous évacuer ailleurs. J'ai beaucoup observé leurs visages torturés. La défiance entre eux était palpable. Une petit problème semblait devenir une montagne a franchir !

 

Soudain, des hôtesses nous ont fait signe de les suivre. La blonde « négociatrice » en diamants et pierres précieuses, qui parlait le russe, nous a expliqué en anglais et en français, les problèmes de transfert que rencontrait la compagnie : impossible de résoudre le problème, nous devions passer la nuit à Moscou.

Certains passagers ont refusé et ont fait un détour par un autre pays pour rejoindre Paris. Ils ont dû payer un nouveau billet pour l'étranger...

 

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Le bus affrété pour le transport des passagers restants, nous a fait traverser Moscou,  par des rues cachées conventionnellement aux touristes. La faucille et le marteau étaient les seuls décors sur les murs bruns de la ville. Une tristesse à mourir ! Les beaux décors nous ont été « épargnés »…

 

Nous sommes arrivés dans un hôtel pour voyageurs. Le personnel adorable - et pour ce qui est du personnel féminin « sur-maquillé » de rouge et de bleu – ne parlant ni anglais, ni quelque autre langue des passagers présents, communiquait avec nous avec des regards et des sourires intenses.

 

Mon jeune mari absent, et accompagnée de mon bébé, j'avais eu droit à une chambre seule, équipé d'un lit de quatre-vingt centimètres de large. La nuit fût délicate car aucun lit pour bébé n'avait été installé. Nous dormions blottis l'un contre l'autre. Les autres passagers dormaient dans des chambres communes. Ils avaient dû se choisir mutuellement, par affinités.

 

Le lendemain, au lever du jour, une femme, trop fardée de rouge et de bleu, est venue me voir dans ma chambre, me demandant avec un magnifique sourire, si nous avions bien dormi. Je n'ai pas osé lui dire "non".

 

Dans la salle de restaurant, une table commune était dressée pour le petit déjeuner. Une escorte de serveurs nous attendait, tous ayant aux lèvres ce magnifique sourire chaleureux qui me touchait tant.

 

Toutefois, il n'y avait pas de petit déjeuner pour mon «little boy », pas même une goutte de lait, au motif qu'il « n'avait pas payé son billet » ! …

 

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J'ai insisté avec gentillesse, afin qu'un serveur, ou une serveuse, remplisse un biberon que j'avais heureusement emmené avec moi. Ils me répondaient par gestes et mimiques, pour expliquer qu'ils n'en avaient pas le droit. Qu'ils en étaient sincèrement désolés. Toutefois, il était évident que c'était encore un trouble, une agitation créé « par » ou « à cause de », une ressortissante française !

 

Un sentiment de torture sur leurs visages était également perceptible, de l'angoisse réelle. Les mains s'agitaient les unes contre les autres, alors qu'ils étaient debout à nous écouter parler à table, sans comprendre un mot de nos discussions.

 

Pour petit-déjeuner, j'avais du café et une petite tasse de lait, insuffisante pour mon garçonnet. Il y avait aussi quelques pains et du beurre doux.

 

Un sentiment de solidarité a alors saisi les voyageurs de différentes nationalités, réunis dans cette galère. L'humour français a pris le dessus. Les serveuses et serveurs ont vu ces Français, terribles et désobéissants, immédiatement suivis dans leur geste aimant, par les autres voyageurs, me tendre une part de leur petit-déjeuner pour recueillir des parts de lait, ici et là, de façon à pouvoir rassasier mon jeune enfant. Face à ce comportement, une serveuse a disparu. Elle est revenue avec une carafe de lait et un petit pain spécial pour les quenottes de mon bébé, abordant un large sourire de victoire sur elle-même et sur le "système". Tous les gens attablés l'ont applaudie.

 

Enfin un bus est arrivé et nous sommes tous montés à l'intérieur, commençant à respirer normalement. Je me suis lovée au fond du bus, entre deux messieurs attentifs, mon bébé sur les genoux, serré contre mon cœur. Le bus allait partir quand un ordre a été donné au chauffeur de stopper immédiatement le moteur.

 

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L'angoisse à grimpé d'une échelle au niveau des passagers, désormais palpable, à « couper au couteau ». Un homme est monté, a parlé au chauffeur et m'a désignée ! Ma respiration s'est bloquée, mon cœur a ralenti; j'ai eu la sensation de pâlir, restant immobile ! Quelques messieurs se sont levés pour nous protéger, moi et l'enfant ! C'était impressionnant !

 

Puis nous avons vu, à l'extérieur, un homme se précipitant vers le bus. Il est entré, a cherché quelqu'un du regard. Dans un rire, ses yeux se sont posés sur l'enfant. L'homme a alors brandi des sucettes, dans la direction de l'enfant, les yeux plantés dans ses yeux, et rieurs! Interdite, je n'avais pas bougé. Il est venu jusqu'à moi et m'a donné les sucettes pour mon bébé. Je l'ai remercié, soulagée. Après le silence mortel qui avait régné, le bus entier a éclaté d'un énorme rire de soulagement, applaudissant « l'homme aux sucettes », ému et rouge de bonheur… lequel a quitté le bus avec des gestes d'amitié éloquents ! Le bus a enfin pu démarrer !

 

Puis les passagers de cette escale peu ordinaire, ont grimpé les marches qui menaient à l'avion, avec un enthousiasme forcené. Il nous restait une étape : décoller à toute vitesse !

 

Au décollage, nous avons tous applaudi, nous pouvions nous détendre ! Jamais nous n'oublierions cette épisode de notre vie sur terre ! Nous n'étions plus des étrangers. Nous étions une famille universelle, réunie par le hasard, volant au-dessus d'une terre folle. Bébé était devenu la mascotte des passagers. Pour me soulager de ma fatigue et de mon stress, un homme asiatique, empathique et ému, assis auprès de moi, a pris notre mascotte sur ses genoux, lui a fait la lecture d'un livre pour enfant, que je prenais toujours soin de transporter dans mon sac. Ensuite, une femme a pris le relais.

 

L'amour régnait dans cet avion. J'ai pensé que les anges maintenaient l'avion en vol et j'ai remercié mon Dieu d'amour qui ne me quitte jamais.

 

  

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Je vous offre cette brève histoire pour vous exprimer l'ambiance sociétale qui nous guette. A minima, c'est ce qui nous attend, si celles et ceux qui croient « bien faire » pour eux-mêmes et pour le monde en contraignant ce dernier, ne se réveillent pas de leur erreur. Une contrainte par séduction, manipulation du mensonge et par la force, la tyrannie !

 

Par auto-hypnose familiale et culturelle, inter-générationnelle, ils méprisent les peuples qu'ils jugent inégaux, sans valeur, alors qu'ils paraissent eux-mêmes, vraiment très malades, atteints d'une maladie que Mary Bayer Eddy, au 19 ème siècle, a diagnostiqué sous ces mots : l'idiotie morale.

 

De la croyance que le mal est aussi réel que le Bien et plus puissant, elle écrit : « Cette croyance n'a pas une seule qualité de la Vérité. Elle est, où ignorante, ou maligne. La forme maligne de l'hypnotisme aboutit à l'idiotie morale ». Science et Santé avec la clef des Écritures, page 104.

 

 Ailleurs, Mary Bayer Eddy écrit ceci :

« Les phases mentales du crime, qui semblent caractériser les temps actuels, sont strictement classifiés en métaphysique comme quelques unes des nombreuses caractéristiques et formes de ce qui est dénommé à juste titre, dans des cas extrêmes, idiotie morale. J'ai visité dans sa cellule l'assassin du président Garfield, et l'ai trouvé dans cet état mental qu'on appelle idiotie morale. Il n'avait pas conscience d'avoir commis un crime; mais il regardait son acte comme un acte de simple justice et se considérait comme la victime. Mes quelques paroles le touchèrent; abattu et pâle, il s'affaissa sur sa chaise; sa désinvolture avait disparu. Le geôlier me remercia et dit : « D'autres lui ont apporté des fleurs, mais vous avez apporté ce qui lui fait du bien ».

 

Cette maladie mentale se manifeste au début par une extrême sensibilité, puis par une disparition de la connaissance et de la condamnation de soi-même – une incapacité choquante de voir ses propres fautes, mais un sens exagéré de celles des autres. A moins que cet état mental ne soit surmonté, il aboutit à une perte totale de discernement moral, intellectuel et spirituel, et il est ainsi caractérisé dans ce passage de l’Écriture : « L'insensé dit en son cœur : il n'y a point de Dieu ! »  - Écrits Divers, page 112.

 

Ne serions - nous pas, à notre insu, embarqués sur un avion, piloté par l'idiotie morale caractérisée ?

 

Voici deux interviews d'un écrivain Russe, ancien prisonnier de l'U.R.S.S :

 

Vladimir Boukovski

 

L'Union Européenne - La nouvelle U.R.S.S.

 

"J'ai vécu dans votre futur et ça n'a pas marché"

  

ela@elamarriti.com

elamarriti@protonmail.com

 

 

 

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